Résistance féminine pour piano, casseroles et plus

Résistance féminine

Par Maria-Paz Santibanez, pianiste

Résistance féminine est un projet de création d’œuvres pour piano et plus. Les œuvres sont nées de la résistance, pour le respect des Droits Humains et la dignité des personnes.

Dans l’axe du projet figurent des œuvres qui intègrent des éléments scéniques performatifs possibles à réaliser en concert. En conséquence, Maria-Paz réunit dans ce projet, aux côtés de sa metteuse en scène, une vingtaine de personnes dont compositeurs, artistes visuels et techniciens:

Glyslein Lefever propose la mise en scène

Lorena Zilleruelo, Aurora Gasull, DACB, Lucrecia Novoa, DACB et Maria-Paz Santibanez  conçoivent lart visuel-vidéo

 Pablo Herrera, Alvaro González, Daniel Sandoval et Daniel Bande font la technique vidéo et registre

 Au programme de concert, les œuvres proposées sont de Valeria Valle (Chili) « Bandages (le violeur est…c’est…était…) », Hèctor Parra  (Espagne) « Reñma » (de face) sur poèmes de Leonel Lienlaf,  Esteban Benzecry (Argentine) « Ojos »,  Marco Perez-Ramirez (Chili) « Marrichihueu (hommage à la première ligne) »,  Nicolas Tzortzis (Grèce) « Reportage », Ramón Gorigoitía (Chili) « Contodosinopaké » avec électronique, Cristina Vilallonga (Espagne) « Hierve la noche (toque de queda en Chile) » et Andrian Pertout (Australie-Chili) « La terre est la mère » pour piano, électronique et toy piano. Au programme sont aussi proposées d’oeuvres de Béla Bartok (Hongrie) et Claude Debussy (France).

Pianiste chilienne résidant à Paris, Maria-Paz est une interprète qui réunit dans ce projet les axes de sa vie et de sa carrière : il s’agit d’une femme qui défend la création contemporaine et qui tout au long de sa vie s’est engagée pour la défense et le respect des Droits Humains.

A l’origine, ce sont la révolte et la résistance chilienne de fin 2019, les casseroles et les manifestants, qui ont inspiré la commande d’oeuvres de Résistance féminine. Ces casseroles et ces manifestants (es) résonnent dans le projet, aux côtés des compositeurs et compositrices. Le projet a muri sous Covid, lorsque dans de nombreux pays la culture a été mise à l’écart parce que considérée « non essentielle » et lorsque le monde entier a pris conscience des inégalités et de la précarité dans laquelle vivent bonne partie de ses habitants.

Ensuite, dès la « reprise » de la vie normale », rouvrir peu à peu les salles, les théâtres et les oreilles, créer, croire…a signifié pendant un bon moment faire résonner à nouveau la création et la résistance patiente des artistes de tous les domaines.

Créations Résistance féminine

La première œuvre de ce projet est la suite « Impact (tes yeux, tes droits) » pour piano et casseroles. Il s’agit d’une commande faite à divers compositeurs par la pianiste Maria-Paz Santibanez dont une partie a été présentée en avant-première à Paris au théâtre du Chatelet. Cette œuvre fut à l’origine dédiée aux yeux mutilés du Chili depuis la révolte de fin 2019. L’œuvre est aujourd’hui dédiée à tous ceux et celles qui cherchent à élever leur voix et pour le respect des Droits Humains et la dignité des personnes et des peuples.

L’œuvre « Impact… » a 7 parties écrites. La suite comporte des mouvements qui sont donnés en première, en fonction des dates d’achèvement, chaque compositeur ou compositrice apportant un mouvement dans ses temps et faisant croître l’œuvre.

La seconde œuvre du projet a également été commandée par María-Paz Santibanez. « El violador es… eres… eras…», de Valeria Valle. (lire plus sur Valeria Ici). Cette œuvre invite à la performance sur scène, pour la défense des droits des femmes et contre le patriarcat institutionnel. C’est dans l’ébullition des manifestations chiliennes de fin 2019,  qu’est née cette dénonciation du patriarcat institutionnel grâce au travail du collectif  « Las Tesis », des Chiliennes également. Il est devenu viral, et s’est prolongé en un écho mondial avec la performance « Un violeur sur ton chemin ».

Enfin, en cours d’écriture, « Résistances » (et plus) de Cristina Vilallonga, qui verra bientôt sa création mondiale intégrant une nouvelle oeuvre à Résistance féminine.

Performance ? Images ?

La projection d’images issues de la sensibilité créatrice de nos artistes visuelles-vidéastes proposent un dialogue avec la musique ne cherchant pas à illustrer, mais à élaborer du matériel vidéo pris dans les rues, dans des villages. La vidéo rentre dans le piano et parfois projette en direct ce qui arrive à l’intérieur ou autour de l’instrument en vibration.

Glyslein Lefever dirige la mise en scène et la performance à partir de l’installation d’une casserole entre les cordes, de l’intervention de cuillères entre les cordes du piano, de l’utilisation des casseroles en guise de percussions à côté du piano, du contretemps effectué par la pianiste entre le piano, les casseroles et/ou la déclamation de poésie et de témoignages, ou bien de l’intervention spatiale de l’électronique – et encore beaucoup d’autres effets de morceaux en cours de composition- Chacun de ces éléments font de chaque moment de l’œuvre un instant performatif en lui-même.   

En ce qui concerne l’œuvre « Bandages (El violador es… eres… eras…)», l’invitation de la compositrice est une allusion directe à la performance de Las Tesis « el violador eres tú », par une mise en scène vocale et/ou scénique lors du concert. Cette possibilité performative est intégrée à l’œuvre.

Un concert Résistance féminine prévoit la projection d’images, intégrant musique, image, performance.

Formats du concert

Une partie du programme propose un répertoire en lien avec la résistance et la création contemporaine, une autre est consacrée à l’art du piano « classique » évoquant paysages, mouvement, poésie ou rébellion, ceci à partir de l’imaginaire lié au répertoire de prédilection de la pianiste et créatrice qui en est à l’origine.

Les concerts peuvent s’adapter à tous types de salles, qu’elle soient des grandes salles de concert bien équipées ou des espaces associatifs.

Un débat autour du concert, entre chercheurs, créateurs et acteurs locaux du domaine de la culture, de thématiques liées à « musique et résistance » -ou d’autres thèmes similaires- sera toujours le bienvenu, en fonction de sa pertinence.

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Avec le soutien de : Fin producciones, Psinet (Chili). Aussi: Santiago Off; Gam (Chili); Espacio Checoeslovaquia (Chili); Las Tesis; Les Frigos, Paris; France Chili-Aquitaine; Université de Bordeaux-Montaigne, France; Musée Bochum, Allemagne; Latinart Allemagne; Municipalidad de Valparaíso, Chili; Municipalidad de Castro, Chili; Universidad de Chile; Universidad Tecnológica Metropolitana del Estado (UTEM), Chili.